La grande traversée de l’Himalaya
4 mois, 4 mois loin de la maison, des amis, de la famille, c’est pas si long en soi …
4 mois à tenter une traversée inédite de l’intégralité de l’Himalaya à pied et en parapente avec mon violon … C’est une éternité, une vie, une histoire sans fin. Soudain, en tapant ces mots, j’ai le vertige, des nausées. Mais qu’est-ce qui m’a pris ? Dans quel état me suis-je mis pour tenir ? Continuer ? Rentrer ?
J’ai tout mémorisé, écris, filmé. J’ai des amis tout au long du chemin des montagnes de l’Himalaya. De vrais amis, comme ici. Des amis qui ont senti ma solitude, qui ont compris mon projet insensé. Ils m’ont adopté le temps d’une rencontre, d’une nuit ou d’un coup de pompe.
J’en ai bavé, j’ai morflé.
Au Tadjikistan, j’errais et hésitais à prendre le départ. Mon ami Komil m’a recueilli 5 jours dans sa famille. Quelques jours plus tard, j’ai entendu siffler les balles. Interrogé 4 jours durant par les services secrets, « Brakfin », mon enquêteur, toujours septique de mon innocence, m’a aidé à quitter le pays, libre.
Au Pakistan, mes vieux copains Ishaq et Shafqat de Karimabad ont ressenti mon mal être. A coup de rigolades et de gâteaux aux noix, d’huile d’abricots, de fraises des bois, ils m’ont aidé à recharger les batteries. Lorsque les violents vents d’altitude se sont essoufflés, il en a fallu de l’énergie pour traverser le Pakistan en à peine 6 jours, de la frontière Chinoise aux portes d’Islamabad, en longeant les K2, Rakaposhi et Nanga Parbat, en survolant le Kohistan.
En Inde, alors que des vautours collaient leur ventre au dos de mon parapente quelques heures plutôt, un chaman hindou et ses 13 disciples m’ont exorcisé des démons du ciel et de la montagne. Durant 2 jours d’orages violents, mes compagnons m’ont soigné et nourrit de la chèvre sacrifiée dans une grotte sous une grosse pierre surplombante.
Au Népal, après avoir rejoint ma chérie et nos deux filles, nous sommes retournés à Tuman et Naghtali. C’était un an tout juste après notre aide à la reconstruction dans cette même vallée suite au tremblement de terre. Nos amis nous ont sauté au cou. Les villageois, vêtus de notre collecte, de nos dons, me saluaient, tous, respectueusement. L’eau potable coule dans chaque quartier. Alors que les larmes de la fierté et du bonheur d’avoir sû aider coulaient sur mes joues, Tsering, Karmoo, Pasang et Nima nous installaient chez eux avec la plus belle des sincérités.
Après cette pause familiale indispensable, j’ai repris mon aventure.
Au Dolpo, j’ai quitté Gagan Kali, Lal et la petite Disti dans cette formidable région que je rêvais de découvrir, la tête dans les nuages par tant de gentillesse et de beauté, je me suis écrasé. Mon parapente s’est fermé, brutalement, j’ai chuté au sol. Volant trop proche de la falaise, une violente bourrasque, a failli m’envoyé dans les étoiles. J’étais choqué, terrorisé sur le flanc d’une montagne abrupte sans issue ou presque. Après 2 heures d’errance sur mon linceul, ne sachant trop si je vivais la réalité, le rêve d’être indemne ou un cauchemar d’être pris au piège de l’Himalaya, il a fallu redécoller sur une niche herbeuse face au vide, une unique issue par les airs.
Au Sikkim, j’ai rejoint John Anthoney, un ami face book et pilote. Il avait suivi mes 3 mois d’aventure à travers son Himalaya. Je lui suis bizarrement si familier. Avec Munna, sa compagne, il m’a accueilli chez lui alors que j’avais la peau sur les os. La fin de la traversée du Népal m’avait lessivé. Les vents de l’hiver se sont levés, les thermiques estompés, j’ai perdu 15 kg. 5 jours plus tard, je reprends le chemin des airs pour traverser son merveilleux petit pays.
Enfin, j’arrive dans le dernier pays traversé par l’Himalaya : L’Arunachal Pradesh. Les glaciers et les hautes cimes enneigées sont toujours là, juste au nord et à portées de mains. Les habitants mangent des chenilles et des insectes bizarres. Je vole au dessus de la jungle, j’entends crier les singes et les oiseaux. Les déco sont rares, les thermiques aussi. Je suis loin, très loin de ma maison. Ma tête est pleine, trop pleine. A Sepa, Gourishakar, son épouse et ses 3 filles prennent soin de moi, je suis malade, au bout du rouleau.
Comme vous avez été gentils avec moi les amis de l’Himalaya !
Quelque soit votre terre natale, votre religion, vous, gens de l’Himalaya n’êtes jamais pressés lorsqu’un étranger pointe son nez !
Vous et vos montagnes m’avez fait oublier les chiffres, les distances, les « plafs » et les altitudes ! MERCI
The great Himalayan traverse
4 months, 4 months away from home, from friends, from family, it doesn’t look so long
4 months to try the first integrale traverse of Himalayas by walk and paragliding with my violon ... It’s an eternity, a full life, a no end story. Suddenly, I realize, I get vertigo, I feel nausea. But what did I do? Am I Crazzy? How did I do? To carry on? To finish it? To come back?
I record everything in my mind, I wrote, I film. I have friends all along the way of the Himalayan mountains. True friends, like here. Friends how fell I was alone, how anderstood my crazzy project. They adopted me for a meeting, for a night or a blues time.
It’s been hard, I am hurt.
In Tadjikistan, i was roaming and hesitating to start my adventure. Komil, my friend took care of me 5 days with his family. Few days later, I was hearing bulets whistling. After 4 days of interrogation by intelligence, “Brakfin”, the inspector, stilling suspect on my innocence, helped me to leave the country, free.
In Pakistan, my old friends, Ishaq and Shafqat fell I was hopeless. We laught and they feed me with walnuts cake, apricots oil, wild strawberries and finally I recharge batteries. When the violents altitudes winds stoped, I do need big energy to fly accross pakistan in only 6 days from Chinese border to Islamabad doors. Along K2, Rakaposhi and Nanga Parbat, I finally flew above Kohistan to Malika Parbat and entrance of the Kaghan valley.
In India, vaulturs bellys stuck srtokes the back of my gliders. Few hours later, a hindu chaman and his 13 disciples exorcise me from mountains and sky demons. After 2 days of lighting storms, my friends were feeding me with the sacrified goat in a rock cave.
In Nepal, my darling and our 2 daughters joined me.we moved to Tuman and Naghtali. It was 1 year after our help in the same valley because of 2015 earthquick. Our friends jumed to our necks. Villagers, dressed with the 400 jackets we gave before were greeting us, sincerly. Drinking water pipes built a year before still running everywhere in the village. The crying drops of proudness were running on my chicks. Our old friends, Tsering, Karmoo, Pasang and Nima invited us to there own habitation with the nicest sincerity.
After this family rest and break, I started again my adventure.
In Doplo (Nepal), I left Gagan Kali, Lal and the litlle Disti in this fantastic region I always dreamed to visit. Eyes in the sky because of so much knidness and beauty, I crashed !
My glider colapsed, sudenly I fell to the ground. I was flying too closed to the cliff, a strong gust happened, I missed to leave to the sky for ever. After 2 hours of roaming on my shroud, I didn’t know if I was living or dreaming. Dreaming I had no injuries or nightmearing I was caught by the himalayan trap. I had to take off again, face the cliff hole, my only issue.
In Sikkim, I joined John Anthoney, a face book friend and pilot. He did followed my all himalayan trip. Strangely, I was familiar for him. With Munna, his wife, they took me home. I had skin on the bones. I did lost 15 kg at the end of nepal traverse. 5 day later, I leave again by the air for the sikkim paragliding traverse, a marvelus little country.
By the end, I reach the last region traversed by Himalaya’s mountain range : Arunachal Pradesh. Glaciers and hight peaks still there, just north. Local people can eat strange insects and caterpillar. I am flying above the jungle, I am hearing monkeys and birds screams. Take off and thermals start to be rare. I am far, very far from my home. My head is full, too full. In Sepa, Gourishankar, his wife and his 3 daughters take care of me, I am sick, at the very end of myself.
You have been so kind with me friends of Himalaya !
Whatever your country, your religion, you, Himalayan people never been in hurry when a foreigner arrives !
You and your mountains helped me to forget numbers, distances, clouds bases and altitudes !
THANK YOU SO MUCH
Jean-Yves
Atabad lake, Pakistan
batura glacier
Zafar Ali (le fils de Komil), Namozgoh, Tadjikistan, une de mes rares photos non confisquées
Namozgoh
Apres le passage a tabac
attero dans le genevrier au pied du Rakaposhi, Pakistan
Ultar, Pakistan
chez Shapqat, Karimabad
karimabad, pakistan
le long du Nanga parbat
survol du Kohistan
kohistan
Vautours en Inde
cheveaux de Dharamshala, Inde
epicerie de fruits secs à Naran, Pakistan
mousson, arrivé un peu tôt en Himachal pradesh, Inde
berger au star hill, Inde
escalade avec 40 kilo sur le dos, à la recherche d'un deco, Inde
Apres la cérémonie du Chaman, Inde
Apres 5h de vol, soaring du soir, Inde
dans les cumulus congestus, Inde
Tsering et Picasse, Nepal
Tsering et Karmoo, sa maman
Karmoo, tri du riz
wendy et Migmar
les copains de Naghtali
Disti et Lal, Doplo, Nepal
Bivouac
Mi novembre, Dolpo, Nepal
ecobuage, massif des Dhaulagiri, Nepal
massif du manaslu
massif du Manaslu, nepal
A la fin des Annapurna, nepal
pas tres fier d'etre tombé au sol, au coeur de la reserve de Dhorpatan, Nepal
Langtang, nepal
Pasang tisse un chama à Nghtali
concert apres avoir posé dans la bouillassed une riziere innondée, nepal
accueil incroyable a Arunthan, massif du Makalu
la maison des enfants, barun, nepal
un soir face a l'everest
Singati, nepal
bivouac
derniere montée au nepal, massif du Kanchenjunga
déco à Gangtok, Sikkim
bivouac au baredunga, face au Kanchen junga, sikkim
les copains
survol de la vallée de shergaon, frontiere du Bhutan, Arunachal Pradesh, Inde
la plus jeune fille de Gourishankar, arunachal
la petite épicerie de Gouri, Sepa, arunachal
le marché de Sepa
le marché de Sepa