Alors que je relis pour la dernière fois les corrections de mon récit de 250 pages à travers l'Himalaya, l'irrésistible envie de vous mettre l'eau à la bouche me prend : extrait d'un passage au Pakistan :

"Je me rapproche du géant. Je suis prêt. La concentration m’a fait oublier la cheville douloureuse. Je suis dans ma bulle. Je rejoins la base d’un cumulus bien joufflu et franchis une belle arête neigeuse à 5 700 mètres. La face Rupal du Nanga Parbat apparaît, énorme. C’est la plus haute paroi de la planète, 4 000 mètres de neige et de glace. Je vais la longer sur 40 kilomètres. Je me fais tout petit dans mon harnais. Un moustique au Stade de France aurait plus d’allure que moi et mon parapente arpentant cette enfilade interminable d’arêtes abruptes et de barres de séracs. L’ombre minuscule de mon parapente file sur les champs de neige et les murs de glace bleus, à travers les crevasses. La sensation de vide est indescriptible. Elle se rapproche ici de l’espace et du temps, de l’infini…"

"Vol au dessus de l'Himalaya", Editions Paulsen, collection Guérin, sortie prévue en septembre 2018

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